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Pédopornographie : les réseaux se portent bien...

samedi 20 mai 2017, par Webmaître

Quand on évoque la pédopornographie, on se représente le plus souvent l’activité d’un individu isolé, opérant dans l’ombre et cachant sa malfaisance. L’existence de réseaux internationaux opérant sur plusieurs continents et impliquant des personnages importants paraît relever de la fantaisie. L’existence de tels réseaux est dénoncée depuis plusieurs décennies par des observateurs, journalistes ou policiers.

Avec l’autorisation de l’auteur, ceri. publié sur son blog le 16 janvier 2011.

Mini avant-propos

Pour une fois, je vais évoquer un problème qui retient toute mon attention depuis plusieurs années et qui peut valoir quelques nuits blanches aux plus aguerris. Il s’agit de ce qu’on appelle par un terme générique « réseaux pédophiles ». Il faudra plusieurs parties pour aller -un peu- dans le détail, afin d’avoir une chance de bien comprendre comment les choses fonctionnent.
Quand on dit « réseaux pédophiles », surtout au pluriel, cela amène souvent des réflexions telles que « théorie du complot ». Pourtant, ces réseaux existent et sont innombrables aujourd’hui notamment à cause d’Internet. On s’en rappelle : Dutroux ou Émile Louis étaient des prédateurs isolés, Dominique Baudis a été accusé à tort parce qu’il est un notable dans une affaire liée à l’affaire Allègre, l’affaire d’Outreau c’était bidon, bref : de réseau on n’entend jamais parler, sauf pour dire qu’il s’agit de « théorie du complot ».
 
Sans aller jusqu’à parler de « complot », il faut dire les choses : il existe de nombreux réseaux pédophiles, et pas seulement sur Internet puisqu’il faut fournir la « matière première » : les enfants. Et ces réseaux collaborent entre eux. Dans certains de ces réseaux, on retrouve des personnages puissants en matière politique ou économique, et évidemment ces gens se protègent. Pas de complots, mais des réseaux, donc.
On va d’abord faire une sorte d’état des lieux dans la partie I, puis on va aborder l’affaire Dutroux et le réseau qui était derrière dans la partie II, qui sera assez longue. Ensuite, on verra l’affaire Allègre de plus près, celle des disparues de l’Yonne, et quelques autres moins connues.

PARTIE I
Le réseau moderne, ou pedophile network
 
Pour faire un réseau, il faut être au moins deux. Du côté pédophile, la version ancienne du réseau, c’est un père incestueux (par exemple), qui "prête" sa gamine au voisin gratuitement ou pour un avantage quelconque. Le réseau gardait une dimension "locale" et plus ou moins confidentielle.

Aujourd’hui, le père incestueux est connecté à Internet. Et il ne se contente plus de violer sa fille, il filme ce viol pour le diffuser sur le web ou plutôt pour échanger le film contre un autre film ou contre de l’argent. A l’extrême, il est aussi possible pour les pédophiles de passer commande d’un film de viol d’enfant, de telle ou telle manière et pour telle ou telle somme, depuis l’autre bout de la planète. Et le film, une fois sur le web, peut être partagé avec énormément de monde. Le réseau, alors, est international et concerne des centaines voire des milliers de personnes.
 
Au Japon, les cas de pédopornographie ont augmenté de 60% entre les six premiers mois de 2009 et les six premiers mois de 2010. En partie parce que la police s’y attèle assez sérieusement, mais aussi parce que l’offre et la demande en la matière ne cessent de croître, s’entraînant mutuellement. 600 affaires ont donc été recensées au Japon début 2010, concernant 295 enfants, le double par rapport à 2009. En Belgique, un dossier concernant des faits de pédopornographie est ouvert chaque jour, mais tant qu’ils ne font que regarder les images les pédophiles ne risquent pas grand-chose : un an de prison (et encore, la première fois ils n’auront que du sursis), et maximum dix s’ils produisent lesdites images.
On a encore des réseaux à l’ancienne, où les parents se contentent de livrer leurs enfants à un voisin, et presque à chaque fois il s’agit de familles défavorisées financièrement, socialement et culturellement, qui louent les enfants à quelqu’un qui, par définition, a plus d’argent qu’eux.
Et il y a ceux qui filment aussi, nombreux depuis l’époque de la VHS, encore plus depuis l’ère numérique. Pourquoi filmer ? Certains se contentent de regarder les vidéos tranquillement chez eux, d’autres les échangent contre une nouvelle vidéo, ou les revendent. Et cela devient parfois une production quasi industrielle.
On pourrait aussi qualifier l’Église belge de réseau pédophile, puisque la hiérarchie s’arrangeait systématiquement pour étouffer toutes les affaires, comme en Irlande ou au Portugal[1], d’ailleurs.
 
L’industrie du pédoporno
 
Aujourd’hui, on arrête régulièrement des pédophiles qui ont stocké sur leur disque dur des milliers d’images pédo pornographiques, y compris des vidéos entières de viols, jusqu’aux plus abominables. La pédopornographie étant liée à l’exploitation sexuelle des enfants, elle constitue une violation grave des droits humains. Un pédophile détiendra 100.000 photos et 200 vidéos, l’autre un CD ROM de 8.000 photos, un autre (comme Me Hissel, l’ex avocat de parents d’une petite victime de Dutroux) en aura 7.500 , un autre stocke 600 vidéos et 4.000 photos, un autre en aura 15.000, 350.000 (et 1.400 vidéos)2] ou peut-être même 3 millions … Les arrestations sont récurrentes et c’est logique : avec ces techniques de diffusion, le réseau prend vite des proportions dantesques.
 
Ce qu’on oublie, ces messieurs surtout, c’est que derrière chaque photo et chaque vidéo, il y a un enfant dont on abuse, parfois des bébés. Et ça fait vraiment beaucoup d’enfants.

Sur Internet, il est désormais assez simple d’entrer en contact avec des pédophiles, ou simplement de tomber sur un forum où on s’échange de la pédopornographie. « L’offre » est importante, et motive aussi une demande supplémentaire, comme le montrent certaines affaires où des types a priori normaux commencent à regarder des milliers d’images de viols d’enfants, et répondent au juge qu’ « internet encourage ce genre de faits… ». Ce en quoi le rejoint un psychiatre criminologue, Roland Coutanceau, qui explique que certains individus, « à force de voir ces images, vont dériver vers la tentation du passage à l’acte  »
En 2007, 132 personnes détenant de telles images avaient été arrêtées en France. Elles étaient en outre accusées d’avoir mis échangé des images dont certaines, sur un serveur en France, avaient été téléchargées par plus de 10.000 personnes. Au final, 1,4 millions de photos et 27.000 vidéos ont été saisies dans cette affaire. La France serait le deuxième pays européen en consommation de pédopornographie derrière l’Allemagne, et 4e au niveau mondial.
 
Mais d’où viennent tous ces enfants ? Certains viennent d’ici, d’autres d’Europe de l’Est, où les orphelinats sont très appréciés des pédophiles, du Maghreb, d’Amérique latine, où un réseau brésilien de production et de diffusion de films pédopornographiques a été démantelé en 2009, en fait aucun pays ne doit être épargné. Fin 2010, un réseau bulgare qui avait produit plusieurs centaines de films pédophiles ensuite diffusés sur Internet a été démantelé.
 
À Amsterdam, toujours fin 2010, les flics ont fini par mettre la main sur un letton qui avait violé des enfants dans des crèches, la plupart du temps en filmant les scènes. Ses films étaient regardés jusqu’aux Etats-Unis. L’agence de presse belge précise que « Lors de l’interpellation du suspect, la police a saisi plusieurs ordinateurs, dont les contenus étaient particulièrement bien protégés grâce à des techniques de cryptage, selon le commissaire Welten. On ignore pour l’heure s’il est question de réseau de pédopornographie ». Oui : depuis l’affaire Dutroux, le mot « réseau » est tabou en Belgique.
 
Tous ces films rapportent, et certains mettent vite 500 euros par mois pour acheter des films et photos. Récemment, un père de famille de 29 ans qui mettait des annonces pour « louer ou acheter des jeunes filles » s’est fait pincer. Pas par la police : par des journalistes, qui l’ont balancé ensuite. Mais, bref. Le type demandait de 1.500 à 15.000 € pour un enfant venu d’un orphelinat roumain ou polonais.
Récemment, des enquêteurs australiens trouvent sur Internet des vidéos dans lesquelles des petites filles parlant le flamand sont abusées par leurpère, puis la piste (opération Koala) remonte jusqu’à leur père, un certain Pascal Taveirne, qui vendait ces vidéos3] à d’autres pédophiles. L’un d’eux un italien, les a mises en ligne, de même que les vidéos des viols de 21 petites ukrainiennes âgées de 9 à 16 ans « louées » pour 30 ou 40 €. Ce sont notamment ces vidéos qu’on a retrouvées dans l’ordinateur de Me Hissel, de même que dans les ordinateurs de 2.500 autres pédophiles.
Si certaines de vidéos sont le fait d’amateurs isolés, ce n’est pas toujours le cas, et certains individus ont pour occupation principale de prostituer des enfants et bien sur de les filmer pour maximiser les gains. Une partie des images regardées par Me Hissel étaient produites par un groupe de pervers qu’on a appelé le « réseau Zandvoort », qu’on va aborder juste en dessous.
 
En matière de pédopornographie, on peut parler d’industrie de par le chiffre d’affaires généré par la vente des images, mais aussi par la mise à disposition des serveurs qui hébergent tous les sites concernés. Hélas, aucune étude n’a été menée sur les flux financiers derrière ce business des plus ignobles. On considère que le leader dans ce domaine avait déjà réussi à avoir un chiffre d’affaires de plus de 20 millions de dollars en 2004, une somme dignes des plus gros producteurs de films pornos normaux en France. Le leader du pédo porno sur le net, qui avait plusieurs sites web et produisait aussi certaines images, vendait à cette époque environ 1.500 accès à son catalogue chaque jour à 40$ l’inscription.
 
Et l’un des effets pervers des lois comme LOPPSI est de favoriser la spécialisation des fournisseurs de serveurs destinés à des sites pédophiles. La dissimulation et les techniques pour échapper au filtrage de ces sites réclament des moyens et ont un coût, qui enrichit directement une mafia essentiellement installée en Russie pour l’instant. La raison principale est que la pornographie en général y a longtemps été interdite, et que cette industrie contourne la censure sur Internet et ailleurs depuis longtemps. Enfin bref : à chaque barrière légale et technologique, les tenants de ce business trouvent des parades, comme utiliser des spams envoyés aux pédophiles connus avec un lien renvoyant vers un site pédophile dont l’adresse change en permanence, puis de le renvoyer vers un autre site caché, utiliser un système de paiement discret, crée spécialement pour ce type de transactions, ou passer via des Trojans par des ordinateurs infectés pour mettre en ligne les images...
Les images, une fois vendues, ne valent rapidement plus rien puisqu’elles sont diffusées à grande échelle et qu’il n’y a pas de copy right. Du coup, il faut toujours de la nouveauté, de nouveaux gamins, de nouveaux films et si possible, de plus en plus trash.
 
 
Le réseau dit « Zandvoort »
 
On se demandait qui produit ces images ? Eh bien il existe des sortes de studios, comme par exemple celui qui a été démantelé en Ukraine en 2004 : une pseudo agence de mannequins recrutait des gamines de 8 à 16 ans pour leur faire tourner des films à caractère pornographique. 1.500 enfants seraient passées par cette agence.
Mais, on a aussi des réseaux chez nous, comme le réseau Zandvoort, qui a mis en ligne des dizaines de milliers d’images pédophiles à partir de Hollande, dont certaines de production « maison ».
Avec cette affaire, on sombre dans le fond du glauque. Pour tenter d’être à peu près compréhensible, il vaut mieux prendre les évènements dans l’ordre. Car ce qui est frappant dans cette histoire comme dans beaucoup d’autres affaires de pédophilie, c’est l’incroyable lenteur de la machine judiciaire, doublée d’une obstruction sans pareil. L’affaire Zandvoort (du nom d’une ville Hollandaise proche de Haarlem) éclate en 1998, quand Marcel Vervloesem, fondateur de l’association belge Morkhoven4], présente à la police un CD ROM contenant des milliers de photos à caractère pédo pornographique.
 
Sur le CD ROM, 8 .700 d’enfants parfois des bébés, victimes de viols et d’actes barbares. Certains enfants ont probablement été drogués avant de subir ces actes, car ils ne réagissent pas, ou peu, ont le regard dans le vague.
Vervloesem, qui enquêtait sur la disparition du jeune Manuel Schadwald à Berlin en 1993, a obtenu ce CD ROM des mains de Gerrit Ulrich, un hollandais pédophile qui avait chez lui un véritable atelier de production de films et de CD pédo pornographiques, avec huit ordinateurs tournant en permanence. Il lui a remis ce CD ROM parce qu’il se sentait menacé et tentait de se couvrir en accusant surtout les autres membres du réseau.
Après avoir remis ces photos, Ulrich est d’ailleurs assassiné en Italie par Robbie Van der Plancken un jeune homme qu’il avait initié à la prostitution depuis ses 12 ans.
 
Vervloesem s’est retrouvé à interroger des témoins dans le milieu de la pornographie enfantine hollandaise en enquêtant sur la disparition d’un jeune allemand, Manuel Schadwald, cinq ans plus tôt, parce qu’il aurait été aperçu dans ce milieu à plusieurs reprises. Disparu à 12 ans5], il a été emmené directement en Hollande dans un bordel tenu et fréquenté par des pédophiles. Ses parents le reconnaissent sur des vidéos prises à Madère, qui amènent au réseau dit « Temse Madeira » (Tamise Madère) où le patron d’un bar de pédophiles à Temse (Tamise) organisait des voyages et croisières (notamment sur le voilier « Apollo »), au cours desquels ils abusaient de jeunes enfants tout en se filmant. Accessoirement, Apollo est aussi le nom du site web via lequel Ulrich envoyait ses vidéos.
Dans ce réseau, on retrouve des gens fort peu recommandables, comme Norbert de Rijck6], Lothar Glandorf7], qui a enlevé Schadwald8], ou Robbie Van der Plancken (son complice), mais passons sinon on ne s’en sortira pas (on reparlera plus tard de Glandorf). Revenons à Ulrich et au CD ROM : en fait, il avait remis huit CD ROMS à Vervloesem, avec dessus plus de 93.000 photos, dont 47.000 « inédites », tous remis à la police Belge puis à Interpol9].
 
En 1999, le parquet d’Anvers reçoit les CD ROMS et s’empresse de classer le dossier[10], puis les CD disparaissent et on poursuit Vervloesem pour détention de matériel pornographique.
Des opérations de police permettent d’arrêter quelques consommateurs de ces vidéos, mais pour le reste, les affaires continuent, pendant que les CD Roms disparaissent du tribunal d’Anvers. On pourrait aussi parler longuement du traitement réservé à Marcel Vervloesem, qui a mis à jour ce réseau : il a passé plusieurs années en prison11] malgré son diabète, en manque de soins, et a du subir moult attaques diffamatoires et dénonciations calomnieuses. Mais dans ces dossiers, nombreux sont les témoins pris d’envie de suicide, ou décèdent dans des accidents de voiture.
Ce qu’on appelle le réseau Zandvoort était en fait en connexion avec plein d’autres groupes de pédophiles, qui avaient aussi leur système de production. L’opération Koala, menée depuis 2006 par Europol pour retrouver les clients d’un site pédophile italien et des petites productions de Pascal Taveirne, a permis d’arrêter en France un certain docteur Chung (71 ans) et son pote Malgarini (51 ans), pour avoir eu des relations sexuelles tarifées (par exemple 5$ pour une enfant de 8 ans) avec des mineures de moins de 15 ans en Thaïlande et au Cambodge, entre 2003 et 2007. Bien entendu, les deux filmaient leurs exploits. Mais il faut bien le dire : chez nous très peu de pédophiles ont été inquiétés (21 semble t-il), et au total seulement 92 personnes ont été arrêtées en Europe suite à l’opération Koala.
Mais, en dehors de ces rares arrestations, l’affaire s’est conclue en France par un non lieu en 2003, faisant passer toute l’enquête à la trappe.
En fait, certains pédophiles ont des carnets d’adresses tellement fournis qu’on retrouve des types d’autres filières, et cela à travers les pays. Ainsi, un pédophile anglais dénommé Warwick Spinks, qui a pris cinq ans de prison en 1994[12] (mais a été libéré sous conditions, non respectées cela va de soi, en 1997) et aimait beaucoup Madère et les jeunes garçons qui s’y trouvaient, était en contact avec des membres des réseaux Tamise-Madère et Zandvoort (comme Glandorf).
 
Spinks était devenu un pro dans le commerce de jeunes enfants dans les bordels et des appartements hollandais, et d’images pédopornographiques parois hyper trash vendues pour plusieurs à des prix tels que 5.000$, un tarif qui ne concerne plus les prolétaires. Il a pu s’acheter de nombreuses propriétés un peu partout dans le monde avec cet argent. Un jeune qui l’a bien connu a raconté avoir vu la vidéo du viol et de la mort d’un enfant, le tout filmé par Spinks et ses copains, alors qu’ils étaient dans un bateau. D’autres vidéos de ce type sont mentionnées par différents témoins dans cette affaire : au final on a soupçonné Spinks des meurtres de cinq garçons.
 
Spinks, comme certains de ses congénères britanniques, faisaient tourner des bars gays à Amsterdam, dans lesquels ils faisaient venir de jeunes garçons venus de Cardiff et Londres, puis des pays de l’Est après la chute de l’URSS. La police hollandaise a estimé qu’environ 250 pédophiles gravitaient dans ces bars.
Étrangement, les hollandais ont dit à Scotland Yard qu’ils n’enquêteraient pas là-dessus, et les polices locales d’Angleterre non plus faute de moyens disait-on. Bref, libéré sous conditions au bout de deux ans et demi de prison, Spinks a disparu de la circulation et il est semble-t-il toujours en fuite.
 
Nous avons donc une sorte de nébuleuse de sites et de réseaux pédophiles, une multitude d’enfants victimes dans le monde entier, et une omerta quasi-totale hormis sur les quelques types qui se font coincer à télécharger ces images.
Nous allons voir dans les parties suivantes qu’il y a en outre une farouche obstruction judiciaire dans de nombreuses affaires où on refuse de voir quelque réseau que soit malgré les évidences.
 
[1] Dans l’affaire des orphelinats portugais de Casa Pia où régnaient les pédophiles, qui a éclaté en 2002, il est intéressant de noter que les enfants étaient aussi amenés dans des maisons particulières isolées. Il est également important de savoir que tout le monde savait depuis des années ce qui se passait, mais bien sûr les autorités n’ont pas réagi. On y reviendra, mais dans cette affaire, l’arrestation d’un ancien chauffeur de Casa pia, Carlos Silvino, accusé d’actes pédophiles depuis 1975 et soupçonné cette fois de servir d’entremetteur a mené à l’interpellation de personnalités telles qu’un présentateur vedette, un ex ambassadeur à l’UNESCO, un ex ministre du travail… Il aura fallu huit ans pour que … six condamnations tombent, la plus lourde étant de 18 ans de prison pour Silvino, le seul à avoir reconnu les faits.
 
[2] Le néerlandais arrêté en 2009 s’est fait attraper parce qu’il avait signalé une panne dans l’éditeur de photos numériques d’un supermarché, alors qu’il y développait ses photos pédophiles. Les employés ont vu que la machine était bourrée par ces photos et ont signalé les faits.
 
[3] Taveirne aurait touché 3.200€ de ces vidéos. Apparemment, certaines vidéos étaient réalisées sur commande, au tarif de 250€ pour filmer les petites en lingerie, ou 750€ pour les filmer elles ou une de leurs amies en train d’être violées par leur père, par exemple.
 
[4] Cette Association Sans But Lucratif (comme une asso loi 1901) se bat pour les droits de la personne, en prison, en psychiatrie, pour les droits des enfants etc. Dès 1992, l’asbl est sur la piste d’un groupe de types qui payent des enfants d’un institut psychiatrique d’Anvers pour poser sur des photos porno dans différents bars. Et les ennuis judiciaires ont commencé pour Morkhoven.
 
[5] Peu avant sa disparition, il aurait été vu atour de la gare du Zoo à Berlin, haut lieu de prostitution dans la capitale allemande. Manuel Schadwald était jeune, certes, mais il est arrivé que des jeunes disparus dans ces réseaux aient été « accrochés » par le réseau quelque temps avant leur disparition ; ce qui n’a pas empêché la police de la considérer comme fugueur. La gare du Zoo est celle où les trains d’Europe de l’Est arrivent, et environ 700 garçons d’Europe de l’Est âgés de 12 à 17 ans s’y prostituaient au début des années 2000.
 
[6] Suite à une perquisition chez lui en 1992 et à la saisie de photos pédophiles, De Rijck a été condamné en 2001 à cinq ans de prison ferme pour des abus sexuels commis sur une dizaine de garçons de 11 à 16 ans issus de familles pauvres, à Madère en 1991.
 
[7] Glandorf a pris six ans de prison (seulement) en 1995, suite à la fermeture de deux bars dans lesquels des enfants (dont Manuel Schadwald) étaient prostitués à Rotterdam, fin 1994. Glandorf était l’un des propriétaires, et a été condamné pour traite d’êtres humains, débauche de mineurs de moins de 16 ans notamment. Pourtant, il avait aussi vendu « des centaines » de jeunes garçons.
 
[8] D’après le Guardian, c’est la police de Rotterdam qui a aperçu Schadwald entrant dans un bar avec Glandorf en septembre 1994. Des enfants qui se sont enfuis d’un des bordels de Glandorf en 1993 ont également dit à la police qu’ils avaient reconnu Schadwald dans les bars.
 
[9] A la suite de quoi différentes opérations de police comme les opérations Koala ou Hamlet ont permis d’interpeller des acheteurs de ces vidéos, grillés par leurs paiements en ligne.
 
[10] Au motif de « coupables inconnus ». Au lieu de les rechercher, donc, on abandonne l’enquête.
 
[11] Vervloesem est accusé de différents viols, suite à des plaintes datant de 1998, d’escroquerie, de détention de matériel pédophile (les fameux CD ROMS qu’il a effectivement eus en sa possession pour les remettre à la police) et pour atteinte à l’honneur (de la Belgique, pour avoir insisté afin qu’une enquête soit réellement menée) suite à une plainte du père d’une des victimes de Dutroux, Jean Denis Lejeune, aujourd’hui lancé dans la politique, membre de Child Focus… et défendu à l’époque par Me Hissel. Le monde est petit, surtout la Belgique. Au final, Vervloesem a pris 4 ans de prison ferme par la Cour d’appel d’Anvers, en 2008, et a été mis en liberté provisoire en aout 2010 en raison de ses problèmes de santé.
 
[12] Il a été jugé coupable d’avoir enlevé et violé un enfant de 10 ans (qu’il a aussi fort probablement assassiné) en février 1995. Libéré en juillet 1997, il s’est enfui deux mois plus tard.
 

Voir en ligne : Donde vamos

P.-S.

Lire les commentaires sur le blog de l’auteur et celui qui renvoie à ce site :
Droit fondamental <http://www.droitfondamental.eu/>

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