Illel Kieser 'l Baz

 

Illel Kieser E' Baz est né en Algérie en 47. Il passe toute son enfance dans les montagnes kabyles sans contact avec les populations européennes. Il y demeure jusqu'en 1962 où le contexte politique l'oblige à s'exiler en France. Il se consacre depuis son plus jeune âge à la transcription et au récit de l'envers de nos sociétés. Sa vision particulière du monde, son sens de la métaphore en font un penseur original. Ainsi, l'étude et l'exploration des états de conscience modifiée sont au centre de ses interêts. Il a créé plusieurs groupes expérimentaux autour de la transe mais aussi pour l'exploration des images intérieures.
Son enfance au carrefour de deux cultures, l'européenne et l'africaine, le poussera, par la suite, à établir des comparaisons entre différents systèmes de représentation et à développer une réflexion sur les croyances et les idéologies comme systèmes de pensée parallèles.

En France, après une formation scientifique, il entame des études de psychologie et de sociologie, passe une licence de philosophie, obtient un DEA en Sciences Sociales sur la vie de Jeanne d’Arc. Psychologue clinicien, il mène de front une pratique clinique et artistique qui le familiarise avec les méandres de l'imaginaire. Parallèlement, il monte avec Wolinsky, Gébé, F. Schott-Billman, G. Clavreuil et d'autres une revue littéraire d'avant-garde, L'enveloppe bleue, il écrit pour le théâtre, intervient comme comédien et metteur en scène. Il crée ou produit un grand nombre de spectacles, avec Higelin, Areski, Fontaine, Arestrup. Dans les années 70, il participe activement aux travaux de l'Arbre Vert créé par André Virel, de 1983 à 1986, il adhère à un groupe de recherche, animé par Didier Dumas, qui tente de lancer des passerelles entre la psychanalyse et d'autres modes de thérapies. Dans le même temps, il se forme en Médecine traditionnelle chinoise auprès de Robert Courbon et il suit les enseignements de Elizabeth Rochat de la Vallée. Il intégrera ensuite les éléments de cette médecine antique dans sa recherche et sa pratique.

Dès 1982, il crée, avec d'autres chercheurs, un Institut d'études supérieures de recherche et de formation en Anthropologie (FaLAP). Les travaux de cet institut portent sur les sociétés contemporaines : étude des grands mouvements religieux, des nouvelles thérapies, des systèmes idéologiques mais aussi sur les traditions inhérentes à chaque représentation du monde... Il intervient dans de nombreux congrès et colloques. Il participe également au groupe de recherche trans-universitaire et trans-disciplinaire européen Europa Mater, qui travaille sur la constitution de l'identité européenne.

En 1982, il crée la revue culturelle : Conscience de  dont il sera directeur de publication jusqu'en 1986. Dès 1983, il dirige la société d'édition en sciences humaines Lierre & Coudrier. 
En Amérique du Sud, en Afrique et en Asie mineure, il a recueilli les techniques des guérisseurs locaux. De ces rencontres et en collaboration avec Francisco Aliaga, anthropologue péruvien, il propose une refondation de notre approche de la psyché.
Sous l'angle anthropologique et socio-politique, sa recherche actuelle porte sur les grands courants idéologiques de l'Occident contemporain, et sur la façon dont le religieux continue à y être opérant, même de façon détournée.
Ses terrains d'études privilégiés sont : la psychanalyse, les nouvelles thérapies, le Nouvel Âge, l'Islam, les sectes apocalyptiques... Il se penche également sur le rapport de l'homme à la modernité et à la technique – mettant en évidence un « animisme moderne » qui investit les objets d'une vie propre – à la Nature, à l'urbanité. Chercheur infatigable, son intérêt pour les systèmes religieux l’amène à faire de nombreux voyages d'étude : en Amérique du Sud et en Afrique, dans le cadre de missions anthropologiques sur le chamanisme et la sorcellerie ; en Europe de l'Est, pour le projet « Maison de l'Homme », dans le cadre de la mission Europa Mater.

« La pensée d'Illel Kieser 'l Baz frappe par sa force, sa pertinence et son originalité. Mais Illel Kieser 'l Baz est également un écrivain de grand talent, d'une plume exceptionnelle, qui sait concilier la rigueur de la recherche à la verve de l'écriture et théoriser sans tomber dans le langage froid de certains chercheurs. Ses livres, écrits dans une langue à la fois claire et merveilleusement imagée, se lisent avec un réel plaisir. »  (Anne Rose , in Conscience de N° 17)
Carmel Camillieri considère que Illel Kieser 'l Baz « dénonce l’attitude ethnocentrique dans l'utilisation exclusive de la démarche scientifique en général » (In Cultures et Personnalités, Actes du Colloque International des Psychologues, Paris, juin 89).


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