Face aux peurs, les réponses...

Les représentations du féminin comme force de barrage

Catherine Barbé

I — Résumé

Les sociétés contemporaines industrielles sont en proie à de grandes peurs collectives, surmédiatisées mais éphémères, comme des manifestations protéiformes d’une grande peur permanente et nécessaire.

Tel un rempart contre la terreur, se renforce chaque jour davantage l’arsenal des valeurs dominantes, à grand renfort de représentations médiatiques, qui sécrètent comme une nostalgie de l’âge d’or.

Signe d’une fracture fondamentale dans le système d’adaptation et dans le processus d’évolution humains, le retour de la peur porte la marque, dans les contreforts de la conscience collective aveuglé, pétrifiée par sa volonté de contrôle et impuissante à réamorcer un mouvement, d’un complot qui se trame dans l’ombre. Mais qui tire les ficelles ?

 

Les valeurs dominantes

La nostalgie de l’Âge d’or

Avec la crise c’est le retour aux valeurs simples : nature, famille, simplicité, sécurité.

Au discours sécuritaire s’ajoute donc le regret d’une nature maternante. La publicité pour yaourt est exemplaire à cet égard : une femme vêtue de voile léger dissimule à peine un ventre respectable qu’elle promène dans les verts prés fleuris, en dégustant un yaourt. Un fondu enchaîné raccourcit le temps et déjà l’enfant né savoure son premier yaourt. Elle a tout d’un printemps de Botticelli. Femme-fleur, femme-nature, femme-corne d’abondance, les poètes des temps anciens ont brodé sur ce thème, on s’en souvient. Or, chantons aujourd’hui, frères et sœurs poètes, la femme yaourt... nature bien sûr.

 

Quand la famille se sera agrandie pour compter trois enfants en âge de préparer le petit déjeuner, c’est dans le même vert pré fleuri que la famille réunie dès potron-minet, dans l’allégresse d’un chant, accueillera l’ami Ricoré. On n’en finirait pas, et avec quel plaisir, de faire défiler encore le cortège de ces visions de rêves, débordantes de bonheur !

 

Dans le cas de l’eau minérale, la nature est pourvoyeuse de tout bien. Avec les agences de voyage c’est l’abondance de biens sans effort. (Cassette Mondial Évasion[1])

Prévoyance

Aux dangers qui se profilent sur tous les fronts, il existe des moyens de rétorsion éprouvés. Feront-ils leurs preuves une fois encore ? Certains émettent des doutes, humblement formulés, mais qui en disent long sur les moyens à mettre en œuvre : “ Nous sommes sortis du Siècle des Lumières. La trilogie Science-Progrès-Humanité bute sur ses contradictions. Les climats se modifient, les eaux sont souillées, l’atome menace. Il ne s’agit plus de maîtriser la nature, mais de maîtriser notre maîtrise de la nature. ”[2]

Lutter contre les conséquences d’un contrôle à tout crin sur la nature appellerait un contrôle renforcé. En est-il ainsi ? L’examen des valeurs courantes sur lesquelles se fonde notre conception de la civilisation et les moyens mis en œuvre pour la sauvegarder apportent en la matière des éléments de réponse.

 

Se faire une idée précise des valeurs dominantes de notre époque ne nécessite pas de lire des volumes de sociologie, il suffit d’allumer son poste de télévision aux heures de grande écoute, là où se comptent à grand renfort de dollars les saintes “ parts de marché ” qui maîtrisent les programmations. C’est à cette heure exquise que défilent les cohortes de spots publicitaires.

Propreté–Pureté

Dans les représentations médiatisées de la propreté, nous marquerons un intérêt particulier à celle qui utilisent le « Trois en un ». Le procédé tend à se développer, particulièrement dans ce domaine particulier. Que ce soit le dentifrice x “3 en 1”, les laits et crèmes cosmétiques, les lessives : la propreté/pureté/protection, fraîcheur, éclat, confort est un cliché qui superpose généralement, dans une vision cubiste, trois faces d’un visage féminin[3].

Les eaux minérales ne sont pas les dernières à fonder leurs campagnes publicitaires sur la pureté : Volvic, Evian, toutes deux purifiées et enrichies au contact d’une nature où la seule tache humaine est un bébé.

Quant à la petite dernière, l’eau de Quézac, elle est tout simplement “ la sensation pure ” égrenée sur récit millénariste du déluge de l’An Mille.

 

Les publicités automobiles sont également une véritable mine des ‘valeurs actuelles’ en général, et aussi de la propreté, toujours associée à la femme.

C’est assez nouveau : on a plutôt l’habitude de voir un pauvre homme, englouti jusqu’à la ceinture dans la gueule de l’engin, comme en d’autres temps Jason dans celle du dragon, en ressortir tout barbouillé de cambouis.

L’article“ Belles bagnoles et petites pépées ”,[4] nous apprend qu’en dépit de la féminisation grandissante du marché, la publicité automobile poursuit son hold-up sur l’image de la femme. ”

“ Ca y est, ils viennent de découvrir qu’un conducteur sur deux est une femme ”. C’est une publicité parue il y a quelques semaines à peine :  double page dans les magazines, avec photo de femme et sa coccinelle jaune. Une annonce furtive, sans tapage. Il faut dire que Shell ne cherche à nous vendre aucune révolution, seulement des stations-service où il y a des gants pour se protéger les mains quand on met de l’essence dans son réservoir. Détail infime...

La propreté protège du sale, de l’impur. De la pureté à la sécurité, le glissement est aisé. Elle est le seul rempart contre les agents polluants d’un monde si idyllique, que sont, entre autres, « la violence » et ses « bandes ».

Sécurité

“ Le nouveau code pénal est marqué par l’aspiration des Français à la sécurité ”[5] Huit ans après le dépôt du projet de loi, est-ce un hasard si le nouveau code entre en vigueur au moment où les conflits sociaux s’exacerbent[6] ?

Le code ne fait qu’entériner l’impact du double message médiatisé depuis des lustres, fondé sur l’exacerbation dans l’imaginaire d’une grande peur collective protéiforme, dialectisée à la valorisation d’un rutilant discours sécuritaire

Le garant de la sécurité, en dernier ressort, c’est l’État, dont les armes, par effet boomerang, se retournent contre lui. Les mises en accusation des instances représentatives du pouvoir, au plan régional ou national se multiplient, dans les catastrophes écologiques et autre. Suivent les actions judiciaires : deux exemples récents en sont les procès de Furiani et de Vaison-la-romaine.

La publicité comme miroir

Les valeurs examinées jusqu’à présent réfèrent à un univers protégé et protecteur. Utilisant d’abondance des représentations féminines, la communication contemporaine vise à nous convaincre qu’est souhaitable le seul monde de la mère, la seule apte à prévoir les dangers, le seul capable d’octroyer  la sécurité et le confort.

 

Mais les représentations de la femme ne sont pas univoques : la mère protectrice appelle d’autres figures du féminin, à elle opposée. Il semblerait bien en fait que la représentation de la femme soit le pivot sur lequel s’articule tout notre système. En effet, s’il est incontestable que les valeurs examinées plus haut ait une fixité, n’en déplaise à Monsieur Debré, il en est d’autres moins stables. Les valeurs en place à sauvegarder laissent cependant transparaître quelques flottements, des domaines où l’on n’appelle plus exactement un chat, un chat... mais peut-être une chatte. C’est en effet entre les genres, masculin et féminin, que le flou des valeurs semble le mieux installé qui laisse transparaître la fondamentale ambivalence du féminin. Cela non pas exclusivement parce que la femme est abondamment utilisée, dans la publicité par exemple. Le féminin n’appartient pas exclusivement à un sexe plutôt qu’à l’autre : c’est un ensemble de valeurs, de qualités dont nous aimerions montrer qu’elles sont partagées entre homme et femme, et qu’aujourd’hui semble s’opérer un renversement dans les attributions de l’un et de l’autre.

 

La vulgarisation scientifique offre un catalogue édifiant du partage des qualités entre, dit-on, l’homme et la femme[7]. La confusion entretenue entre masculin et homme, parallèle à celle entre féminin et femme ne fait qu’accroître le désarroi.

Les représentations du féminin comme pivot

Rien ne nous préparait à cette révélation. Certainement pas en tout cas la publicité automobile que l’on peut voir tous les jours à la télévision. Les femmes y évoluent dans un registre très limité, qui va en gros de l’auto-stoppeuse à l’allumeuse. À quelques exceptions près, lesquelles ne sont d’ailleurs pas sans arrière pensée, du genre de femme au bord de l’accident ou femme au bout d’un revolver. Drôle d’image de la femme que l’on nous donne. Pourtant, dans les agences de pub ou chez les sociologues, il n’est question que de la féminisation de notre société. Il y a hiatus, mais où ?[8] ”

 

Une rétrospective des vingt dernières années nous découvre deux écoles :

— Premièrement la voiture est considérée comme un objet de désir, symbole de virilité, arme de séduction ou signe extérieur de richesse :

·       En 1968, la femme se prélasse sur la banquette de la Renault 10, se blottit dans le coffre, caresse le tableau de bord ; elle entrouvre puis ressort vite les genoux pour inviter le conducteur à monter à bord.

·       En 1975, l’auto-stoppeuse en minijupe sous un parapluie, posée là par Uniroyal, pour tester l’efficacité des pneus pluie.

·       En 1994, l’auto-stoppeuse au foulard fait traverser la France à un conducteur de R21.

·       Après l’amour, une femme apprend que c’est l’essai d’une Volvo qui donne à son mari tant de fougue. “ Tu l’achètes quand ? ”

·       Une vamp fait une quiche au poireaux en petite culotte : réservée exclusivement aux conducteurs de ZX Citroën.

·       Une femme fait une lecture érotique de la fiche technique de la Renault Safrane, ce qui semble exciter la libido du conducteur ;

etc.

— Deuxièmement c’est l’illustration de “ la voiture phallus ”, inventée pour les garçons, symbole d’évasion, de puissance, de vitesse, de statut social c’est à dire un outil de séduction du mâle ; en face la femme... Le message s’adresse aux hommes : votre voiture, c’est votre virilité. Le plaisir de conduire reste une valeur exclusivement masculine. En vingt ans, on dirait que cela n’a pas changé. Pourtant...

 

Le même message dans les années 80, dans une publicité qu’on ne pourra pas soupçonner de s’adresser aux femmes, puisqu’ayant pour objet les supermarchés du bricolage B3,  des outils aux allures phalliques suggestives côtoient des nymphes potelées et alanguies.

 

La représentation de l’homme a changé : avant il disait “ je suis le plus fort ” ; aujourd’hui : ”Je veux qu’on m’aime ”. Comme un petit garçon, qui se blottit sur le sein de sa mère : « Rappelez-vous les sensations de votre premier air-bag » dit B.M.W, montrant l’adéquation entre son coussin de sécurité avec le sein maternel. Du sein maternel à celui de la maîtresse, il n’y a qu’un pas.

 

‘Sécurité’, le mot est lâché. Faut-il voir une corrélation avec la crise, les incertitudes, la peur de cette fin de siècle ? “ Je veux qu’on m’aime ” crient donc désormais les consommateurs, hommes et femme confondus au marketing. Ce qui veut dire : je veux de la sécurité, du confort, de la fiabilité, de la rondeur, de la beauté, de la douceur.

 

« C’est évident, ce sont là des valeurs féminines, par opposition à celles qui furent longtemps en vigueur dans l’automobile. Elles ont pris le pouvoir depuis plusieurs années dans le design et la communication (...) La sécurité (...) a remplacé la vitesse dans l’argumentation des constructeurs pour devenir en publicité un archétype féminin. Un archétype à 16 soupapes paradoxales, chez Audi. »[9]

 

Une femme au volant : résultat c’est l’accident d’où nécessité d’un système de sécurité Procon-ten

“ Impact dans 20 secondes ”, femme au volant, deux enfants derrière ; pas d’accident. Le nouveau rôle est de dédramatiser la situation.

 

Les assurances : les femmes ont moins d’accident que les hommes donc “ dans la pub auto, les femmes ne sont pas là pour représenter la réalité, mais pour illustrer des valeurs féminines vendues aux hommes... La réalité du marché  est très différente de l’image qu’en donne la pub. ”L’importance décisionnaire de la femme s’est accrue, dans tous les domaines, mais la pub continue à transmettre une représentation traditionnel de la femme: la voiture-berline est une affaire d’hommes.

Au contraire des petits modèles dont la publicité s’adresse au femmes : “ Il n’y a au monde de voiture plus féminine ni plus facile à conduire. ” Dépensière, elle se gare pour revenir ensevelie sous les paquets, s’entraînent au stand de tir pour éliminer leur mari, voleur de Peugeot 106. Dans la dernière mouture, pour la même marque, le mari voleur (de voleur à volage, il n’y a qu’un pas vers le renversement d’une valeur tellement féminine), se bat avec une porte de garage peu coopérante (piégée), combat dont il ne sortira évidemment pas vainqueur.

 

On est passé de la femme passive et sensuelle à la femme active et guerrière, qui n’est pas conforme non plus à la réalité du marché.

 

La première version pour la 106 : deux hommes dansent le tango. Les hommes ont détesté. La publicité est donc retirée. La raison ? 42% du marché est représenté par les hommes !!!! Conclusion, la femme 106 est un homme.[10]

La publicité auto met la pédale douce[11] !

Dans les autres domaines :

“ Ambre solaire (crée en 1935) véhiculera pendant plusieurs décennies les notions de plaisir, de joie de vivre et de séduction, à la portée de tout le monde. Les pin-up en maillot de bain sont forcément souriantes. Pas question pour ce produit populaire d’utiliser les charmes d’une femme fatale. A la fin des années 80, les choses changent, la publicité emboîte le pas aux innovations scientifiques... Ambre solaire a dû prendre le virage scientifique nécessaire à l’heure où le soleil se dote aussi d’une connotation négative... Ambre solaire insiste désormais sur ... la filtration photostable et la nécessité de protéger ses enfants du soleil. Pour conserver ses 45% de part de marchés, Ambre solaire est passé de la pin-up séductrice à la mère protectrice.[12]

L’ambivalence du féminin

Nombre de publicités utilisent la femme, dans deux représentations contradictoires et complémentaires : d’une part, la mère qui lave plus blanc que blanc, même si de plus en plus souvent, c’est son mari qui œuvre pendant qu’elle enfante, gavée de bifidus, encore plus blanc que précédemment – mais ce n’est pas le lieu ici, pour l’instant, de déterminer qui dans le couple assume aujourd’hui la fonction de mère ; d’autre part la harpie, empêcheuse de vivre en rond, voire tueuse potentielle, à l’occasion, au cas où son mari voudrait lui subtiliser sa Peugeot !

 

Un spécimen de la deuxième catégorie, du moins en apparence, associée aussi à l’automobile, figure dans une publicité de 1984 pour une Citroen CX GTI Turbo, exemplaire en ce qu’elle inclut un texte sans ambiguïté : “ c’est démon ! ”. Un visage de femme, noire, de profil, les yeux soulignés de noir et de bleu, se détache d’un fond bleu nuit presque noire. De sa large, large bouche jaillit une automobile blanc-métal[13], tellement rapide qu’elle laisse fuser derrière elle une traînée blanche.

L’inscription “ C’est démon ” renforce le côté sombre, de l’ambiance de nuit et de la couleur de la peau. Mais la bouche ouverte ne peut manquer d’évoquer un accouchement, mais en vérité, la voiture part-elle en avant ou est-elle aspirée par la bouche ?

 

Le but de toute publicité est de faire vendre le produit en vantant ses qualités. Ici, la vitesse essentiellement, alliée à l’aérodynamique[14], médiatisées par la présence d’un personnage féminin. De l’encart publicitaire décrit plus haut, on peut dégager quelques traits récurrents dans la représentation de la femme : on ne voit que la tête, ce qui laisse à l’imagination le soin de composer le reste du corps. Elle est noire, donc renvoyée à l’étrange/étranger dans une culture blanche.[15] La bouche/gouffre, d’où jaillit l’objet dans une traînée de lumière figure un déplacement de ce qui est habituellement attribué au regard.[16] On peut aussi y voir une connotation sexuelle, renvoyant au ‘vagin denté’. Ce qui permet d’intégrer le masculin, absent de la représentation[17].

Dans le même temps, nous voyons ‘Schwartzie’, à la super-puissance androïdique.

 

Pour l’occidental, un objet de consommation, né de la bouche d’une femme noire dans une traînée de lumière et une ambiance de nuit ne peut manquer d’évoquer ‘danger’. Quant à l’impact dans la réalité, l’analyser nécessiterait de posséder des données précises concernant la réalisation de l’objectif visé, le public réellement touché, ses comportements sur la route. Mais encore ne serait-ce pas suffisant, car on peut être amené à se demander si l’objet CX GTI a seul bénéficié de la publicité, ou si les conséquences n’ont pas été étendues à l’objet voiture en général.

 

Or l’ambivalence a mauvaise presse : c’est l’absence de cadre, de repère, l’instabilité par excellence. Elle fait peur et fascine à la fois.

La fascination et la peu

‘Adressez vos dons au tueurs en série’, Libération du 14/3/94.

« Depuis sa condamnation (pour le meurtre de 17 enfants et ados préalablement torturés, violés puis dévorés), Jeffrey Dahmer reçoit des centaines de lettres d’admirateurs fascinés par ses actes, souvent accompagnées de contributions volontaires (plus de 70.000 francs en 1993) », pécule auquel s’ajoutent les revenus monnayant ses interventions médiatiques : début mars, il a raconté en direct sur N.B.C ses crimes et expliqué les pulsions qui l’habitent... Un cannibale japonais était pareillement intervenu à la télévision, y compris à la télévision française, lors d’un débat en direct, il y a quelques années.

Les ‘monstres’ exercent une réelle fascination. Le thème du tueur en série fait d’autre part l’objet de création, nous y reviendrons longuement plus loin.

Les discours écologiques comme synthèse

La nature souillée par l’Homme, haro sur le progrès sont les deux mamelles de l’écologie. La pollution urbaine, le nucléaire, les baleines et les bébés phoques... : on ne compte plus les chevaux de bataille enfourchés par les chevaliers du combat écologique, « vêtus de lin et probité candide ». Blancs et probes sur eux ? Voire !

L’objectif de l’écologie, en tant que science, repose sur l’étude du vivant dans son milieu. Que ces recherches aboutissent à la conclusion qu’il faille faire tarir les sources de pollutions, paraît logique respectable en soi, mais il ne saurait occulter les dessous d’une lutte, peut-être pas si nets qu’il semble, fondés sur un retour du moralisme plutôt que sur une éthique.

Effectivement, le ton réactionnaire du prône écologique ne fait pas de doute lorsqu’on écoute les scientifiques, appelés à la rescousse : « Pollutions, dégradations et déséquilibre se multiplient : les sociétés industrielles disposent de techniques tellement puissantes et exercent de telles violences sur l’environnement que les pires excès sont à redouter. La conclusion ‘écologique’ va quasiment de soi : freiner le processus destructeur chaque fois que c’est possible. »[18]

Que voudrait dire « freiner le processus destructeur » sinon freiner le progrès, puisque les techniques de la société industrielle sont « violentes ». L’écologie ne va donc pas dans le sens d’un progrès, mais dans celui d’une régression. Elle se révèle comme un des puissants systèmes de défense mis en place contre un vaste complot technologique, ourdi dans l’ombre par un tyran, usant de pressions et d’‘excès’ dont la finalité serait la destruction du vivant.

Le danger doit être bien terrible pour que les rênes du combat écolo soient prises en mains par l’État : on a connu la création d’un ministère de l’environnement. On sait les campagnes contre le tabagisme, l’alcoolisme, les interdictions de publicité y afférent et les mesures de rétorsion économiques associées : augmentation, taxations diverses. Pourtant, ô paradoxe, le tabac est monopole d’État. Oui, mais alors, et les centrales nucléaires gérées par E.D.F. ?

Le premier effet, si nous passons outre l’affirmation réitéré d’une élite d’argent nantie de tous les privilèges y compris celui de ‘s’intoxiquer’, ne réside-t-il pas en une atteinte sournoise aux libertés individuelles, quand l’État, notre mère à tous, s’attaque à nos petits plaisirs coupable, et nous oblige à aller fumer en douce dans les Toilettes ? Quand il se livre, par système éducatif interposé, à l’intoxication idéologique de nos enfants, à tel point qu’il devient difficile de fumer chez soi, sans avoir droit à une réflexion désobligeante ? Big Brother, c’est pour bientôt ?

Sans doute est-ce le vœu de certains.

La presse écrite se fait d’ailleurs l’écho d’une sourde rumeur, dont un sondage, publié dans l’Express[19], donne la tonalité, sur les relations qu’entretiendraient les mouvements écologistes avec l’extrême-droite.

L’écologie, dans ses dérives moralisatrices ne résume-t-elle pas à elle seule une tendance rampante à rétablir un ordre nouveau aux saveurs d’Age d’or dont l’arsenal des protections déployées donne une idée plus précise.

De quel côté est le ‘complot’ ?

Les moyens de sauvegarde mis en œuvre

Le renforcement des zones de protection

Le corps se trouve au centre du rempart des protections, dont l’intégrité ne souffre aucune des atteintes qui pourraient découler du progrès. Dans les années 70, vint le port obligatoire du casque pour les utilisateurs de deux roues à moteur. Puis ce fut le tour de la ceinture de sécurité. Aujourd’hui, on peut supposer que l’air-bag sera le prochain sur la liste.

Mais c’est dans l’univers aseptisé des hôpitaux  que se manifeste à l’évidence le culte du corps. Plus de recherche à la découverte des secrets de l’organisme humain, pour plus de protection :

« En dix ans, l’enfantement, la chose la plus naturelle du monde, a changé de nature. Aujourd’hui grâce à une fascinante panoplie de techniques médicales — échographie, cœlioscopie, biopsie des cellules fœtales — l’embryon est devenu un objet d’étude... »[20].

Les propositions se multiplient face aux dangers de contamination, comme le révèle celle « d’assouplir le secret médical, en cas de Sida »[21].

Le corpse (cadavre) lui même devient intouchable quand il s’agit de « supprimer l’autopsie[22] » (Le Monde 23/03/94).

Nous trouvons là une confirmation de notre soupçon, formulé à plusieurs reprise, que derrière une telle volonté de contrôle, les politiques de protection abritent non un désir de préservation de la vie, mais une survivance inconsciente de comportements fétichistes, articulés au corps, d’une part et à l’objet technique, comme si les deux ne devaient, dans l’avenir, ne faire qu’un.

Les utilisateurs de l’outil informatique n’ont-ils pas aujourd’hui mal à l’ordinateur, comme d’autres souffrent de migraine ? Ne sursautent-ils pas, pris de fièvre, à la moindre défaillance de l’outil, terrorisés au soupçon qu’un ‘virus’ aurait pu s’infiltrer dans ses circuits ?

Le phénomène n’est pas nouveau : n’a-t-on pas pris l’habitude de dire avant l’avènement de l’informatique, d’un moteur qu’‘il tousse’, quand il est ‘grippé’ ,

Donner de l’esprit à la chose est à la base de tout comportement animiste, et l’animisme fascine, on ne devrait pas l’oublier.

Dans les rituels de guérison animistes, il s’agit de transférer le mal et la douleur dans l’objet.

Or, nous l’avons dit plus haut, la lutte contre la souffrance mobilise la science médicale contemporaine. Mais comme, les dieux en soient loués, nous aurions largement dépassé le stade de l’animisme, il n’est plus question de la transférer, mais de l’exterminer. Car la douleur physique est le « symptôme » d’un dysfonctionnement. Or, un symptôme actuellement est porteur de connotations, au minimum, morbides, au plus il s’en dégage des remugles de mort. Le symptôme a perdu son simple sens étymologique de ‘signe’.

Donc comme manifestations extérieure que « quelque chose ne va pas », dans la logique des mœurs en cours, il doit disparaître. Ça dépasse, ça fait pas beau, pas propre. Vite, vite, de l’aspirine.

Une petite déprime ? vite, vite, un antidépresseur, l’aspirine de l’âme.

C’est le syndrome du cataplasme. Et peut importe si dessous prend la gangrène. En surface, c’est lisse, c’est tout ce qui importe.

Vaincre la souffrance à tout prix n’est qu’un des signes — nous n’osons plus dire ‘symptôme’ — d’un système répressif en voie de développement.

Répression

Il suffit de s’immiscer dans un groupe de parents à la sortie d’une école pour entendre que le discours sur la violence, largement médiatisé, est bien partagé entre le commun des mortels. En ligne de mire, au premier plan et par effet de boomerang : la télévision. La culpabilisation marche à plein régime ! On ne s’étonnera pas que les gouvernements ne s’émeuvent, élection oblige, et ne prennent des mesures adaptées à cette situation qui met en danger notre belle jeunesse, ce dont la presse écrite fait écho à son tour :

‘Législation sur les films vidéo violents (en Angleterre)’ , Le Monde du 14/04

« Le gouvernement britannique veut durcir la législation sur les films vidéo violents. Menacé d’une défaite parlementaire, le gouvernement a annoncé un durcissement de la législation relative à la vente de films vidéo trop violents. Mais cela ne clôt pas le débat concernant l’influence de la ‘violence télévisuelle’ sur les enfants.

 

Pour calmer l’inquiétude de l’opinion publique, traduite par le mobilisation des élus, Michael Howard a donc proposé un plan en trois points.... » :

·       Peine allant jusqu’à deux ans de prison et de lourdes amendes aux revendeurs et distributeurs de cassettes « ultra-violentes » qui enfreindraient la réglementation sur l’âge du public ;

·       Plus grande rigueur dans la classification des films, qui en limitera le choix ;

·       Établissement de nouveaux critères et rejet des films présentant un « modèle contestable » ou pouvant provoquer « un tort psychologique » chez l’enfant.

 

La panoplie acceptée facilement par le Parlement laisse néanmoins sans solution le problème de la violence à la télévision et son impact sur les enfants.

La juxtaposition de ces titres signale la réémergence de monstres anciens où l’antique peste vaut le Sida contemporain.

L’exclusion

Faisant référence aux récentes déclarations du Ministre de l’Intérieur sur le danger terroriste, Le Courrier International publie un article[23] de L’Hebdo de Lausanne, par Jean-Claude Péclet. Celui-ci ne manque pas de mettre en relation la récente vague de terrorisme subie par la France et les mesures préconisées par J. L. Debré : la suspension sine die des accords de Schengen relatifs à l’ouverture des frontières, et le fait qu’il “ double cette année le nombre de charters expulsant les immigrés clandestins. ”

Monsieur Debré n’a pas inventé les charters, ni le protectionnisme. Il ne fait que s’inscrire dans une lignée qui fonctionne selon un principe très archaïque, nous aurons à y revenir.

 

Dans un passé récent, son prédécesseur, Monsieur Pasqua en avait usé de même[24], expulsant deux jeunes Algériens en “ urgence absolue ”, lors des mouvements sociaux suscités par le C.I.P. Cette mesure avait néanmoins d’original d’avoir été prise contre l’avis de la justice : bien que le juge n’ait pas considéré que les jeunes gens constituaient un danger pour l’ordre public, le Ministère de l’intérieur avait néanmoins poursuivi l’exécution de l’expulsion.

Manipulation des peurs

Le consensus médiatique fait dresser l’oreille et écarquiller les yeux.

Procès Touvier, "comme un revenant", Libération du 18/3/94 ; "un fantôme en pleine lumière" Le Monde, 19/3 ou le « spectre de mai 1968 est dans toutes les têtes »[25].

Que représentent ces créatures surgit d’outre-tombe ? Quel impact sur l’imaginaire ?

Manifeste la permanence de la projection

Comme si le grand « complot », toujours lui, était ourdi, mais par qui ?

La peur Millénariste, d’après les recherches actuelles[26], serait une création de l’esprit des ecclésiastiques, n’aurait pas eu de prise sur le uulgum. Thèse rationalisante et réductrice, – voire révisionniste ? – à laquelle nous ne souscrivons pas, tout en la prenant en considération, à titre de témoignage sur l’air du temps qu’il fait en ce bas-monde.

Que le pouvoir religieux et politique se soient emparés des peurs populaires, à base de superstition, pour asseoir un pouvoir en équilibre dans un monde en transformation, nous ne le nions pas. Jean Delumeau sur qui nous nous appuyons ne dit pas autre chose. Et c’est le même processus que nous relevons dans la société contemporaine, où l’imaginaire est pris en otage pour les mêmes raisons.

Mais cela ne saurait tout expliquer, et surtout pas, en particulier, la permanence de la Peur dans l’histoire de l’humanité, sa propension constante à se projeter sur des boucs émissaires, comment la peur est surmontée, et sur quoi elle débouche, une fois vaincue.

Constance et métamorphoses des réactions à la peur

Inutile ici encore de se plonger dans les ouvrages spécialisés pour savoir ce qui s’en dit : la presse à grand tirage relaie largement le discours sur la peur, en n’hésitant pas à faire appel à l’élite érudite ! Faut-il que l’angoisse soit bien grande, et le besoin de se réassurer !

 

Une série d’interviews, de l’historien G. Duby sur “ l’origine de nos peurs ” publiés par l’Express, au mois de mars 1994, montre, si l’en était encore besoin, que le sujet est d’une brûlante actualité, et aussi le besoin de replonger aux sources de l’histoire pour y trouver des repères. Pointe en filigrane un message rassurant : si au cours de son histoire l’Homme a connu des peurs, au moins aussi terribles que celles d’aujourd’hui, l’humanité en est sortie à chaque fois revigorée, pourquoi pas aujourd’hui ? Pourquoi pas par les mêmes moyens ? Mais lesquels ? scande une foule avide de connaître la solution à  son malheur.

 

On se souviendra alors avec intérêt que le millénarisme fut l’origine et l’occasion de persécutions dont les victimes remplirent le rôle du bouc émissaire qui rend par son sacrifice cohésion et paix à la communauté.

Les peurs millénaristes qui animent le XXe siècle finissant pourraient porter en leur sein la même soif de sang et de meurtre, que celles qui ont marqué l’histoire dans ses grandes périodes de mutation.

Le bouc émissaire possède des qualités particulières qui le destine à sa fonction. Nous traiterons de la persécution des sorcières, mais nous aurions tout aussi bien pu aborder celle des Juifs. Pour mémoire, la bible de l’Inquisition, le Marteau des Sorcières, paraît en 1486. L’expulsion des Juifs d’Espagne se produit en 1492. Facile à retenir... Christophe Colomb... la Découverte de l’Amérique. Les tendances expansionnistes de l’Occident chrétien ont préféré retenir ce dernier événement dans les manuels d’histoire, au détriment de l’autre. Honte ou faille de la mémoire ? Quoi qu’il en soit, c’est une faille dans l’édifice de la conscience.

En examinant les documents que nous avons choisi de traiter, on pourra constater que la peur de l’autre, de l’étranger, du différent reste une dominante. Qu’il s’agisse des “ bandes ” de J. L. Debré, ou de préserver “ nos marches ” de l’Est, le lit est prêt des valeurs — celles auxquelles se réfère le Ministre de l’Intérieur[27], sans doute — qui loin d’être “fragilisées” comme il le prétend, ne font que prendre force et vigueur, alimentées par les peurs de plus en plus nombreuses. (Consciemment manipulée par le discours d’une élite[28], certes, mais la peur a-t-elle besoin de ça ?) N’a-t-on pas plutôt l’impression que l’apport des la technique ayant fait reculer les frontières du malheur et de l’imprévisible, on s’emploie aujourd’hui à compenser l’absence de peurs réelles par d’autres imaginaires ? N’est-il pas étrange qu’au début du deuxième millénaire, la peur de la contamination par le virus de la peste ait été le revers synchrone de la peur du Juif, alors qu’aujourd’hui le sida trouverait ses véhicules favoris chez les homosexuels et les Africains, les Brésiliennes, et autres boucs émissaires potentiels ?

Étrangers, marginaux de tous les pays, méfiez-vous !

 

Quelles sont les constantes que l’on peut entrevoir entre peurs archaïques et peurs contemporaines ?

“L’influence ”, euphémisme souvent utilisé pour ne pas dire “ contamination ” : de l’un à l’autre, le glissement est facile, et le dérapage aisé. Elle est véhiculée par une image-affect. Avec l’apport du progrès et de l’outil technique, son impact est donc décuplé.

 

Permanence de l’affect et ambivalence : la peur est inséparable du progrès.

Les barrières de protection, la volonté de maîtrise n’y fait rien. De nouvelles brèches s’ouvrent dans les remparts érigés par la toute-puissance : quand une maladie grave régresse, jugulée par les découvertes médicales, une autre surgit. On découvre soudain, contre toute attente, qu’un vaccin peut n’être pas inoffensif. Les mesures très sophistiquées de protection dans les centrales nucléaires génèrent de nouveaux dangers[29] Comme si continuait à vivre, hors de la conscience des hommes, et contre leur volonté, un mouvement souterrain moteur des heurs et malheurs de l’humanité.

 

“ La peste... Elle vint d’Asie par la route de la soie. Voyez-vous, l’épidémie, cette catastrophe, est donc aussi l’un des effets du progrès, de la croissance. ”[30]

La peste en dessous de soi... Sous la soie... la peste !

 

La représentation, par les quelques traits qu’elle utilise, draine une totalité, de la même manière qu’il arrive, dans la journée, qu’une sensation, une émotion, un mot ramène à la surface un rêve toute entier, que l’on croyait oublié. Les associations que nous avons faite dans le décryptage des différents documents montre qu’une certaine représentation de la femme appelle forcément son complémentaire masculin, aux qualités exactement définies par la présence d’un certain type de féminin. De même, un pré verdoyant parcouru par une femme enceinte enrichi de quelques ingrédients supplémentaires ne manque pas d’évoquer la félicité d’un paradis perdu. L’incontournable dialectique de l’image s’imprime en filigrane, que nous retrouverons bientôt sous d’autres traits plus anciens.

 

En effet, une société qui focalise sa peur devant la nouveauté, l’étrange, l’étranger, l’autre et se polarise sur une morale de la propreté, de la sécurité n’invente rien : elle reproduit un très ancien schéma que l’on retrouve dans les cultes les plus archaïques voués à une divinité pourvoyeuse des pires fléaux. Sur l’espace laissé vacant par la religion officielle, le consensus. Mais on observe des engouements collectifs rappelant par quelques traits ceux des religions naissantes.

 

Ces quelques éléments relevés laissent supposer que l’impact dans la réalité objective pourrait, alors largement dépasser l’objectif avoué. Certes les publicitaires savent qu’ils touchent à une structure très profonde de l’humain, nous le verrons plus loin. Mais au-delà de tous les objectifs explicites ou non, volontairement ciblés ou involontairement atteints, se dessine une finalité de l’objet image, que les dieux ni les hommes ne sauraient contrarier. C’est ce que nous allons essayer de montrer au cours d’un parcours au fil du temps, à rebours, avec première halte quelque vingt-sept siècles en arrière, à la rencontre de l’Étrangère.

 

Catherine Barbé, Paris 1996

Parution originale, Lierre & Coudrier, 1997. Deuxième édition Hommes & Faits, avril 2002

 

Suite de l'étude : Aux sources du Mythe, la quête — Le mythe de Médée

 

[1] – Voir en Annexe.

[2] – Philippe Roqueplo, directeur de recherches au CNRS, in L’Histoire, n°138, p.21, note 4.

[3] – Voir en Annexe.

[4] – "Filles de pub", Anne Magnien, Le premier magazine, n°14, juin 1995.

[5] – Le Monde du mardi 1er mars 1994.

[6] – Voir les nombreux articles cités pendant cette période, relatifs aux mouvements, à la fracture et à l’immobilisme sociaux.

[7] – Eurêka, novembre 1995, n°1, “ Hommes et femmes, nos différences cachées ”.

[8] – Ibid.

[9] – « Filles de pub », voir note 59.

[10] – Cette série de publicités pour la 106 permet d’approcher l’essentiel caractère dialectique de l’image : la représentation de la femme au revolver appelle celle d’un masculin ; d’une part son mari qu’on imagine immanquablement ratapenade, le petit doigt sur la couture du pantalon, qu’il s’est repassé lui-même, dormant dans la baignoire ou dans la niche du chien. C’est d’ailleurs celui que les publicitaires ont choisi de présenter dans la dernière mouture, ou il a néanmoins encore le courage de braver l’interdit... Attendons la suivante !

D’autre part et dialectiquement, ainsi que conclut l’article cité : la femme 106 est un homme, i.e. elle possède les qualités du masculin qui font défaut à sa moitié.

[11] – In Mensuel du Diner’s club, juin 1995, p.31.

[12] – Ibid., p.28.

[13] – Voir le chapitre consacré à Mélusine en troisième partie.

[14] – CX = coefficient de pénétration dans l’air.

[15] – Cf. reportage sur l’utilisation des noirs dans la publicité en Afrique du sud depuis la fin de l’Apartheid, diffusé dans Culture Pub, en juillet 1995.

[16] – De tels déplacements ne sont pas rares : par exemple Hécate aux trois visages est aussi représentées munies de trois paires de bras, soit l’un soit l’autre, soit les deux ensemble. Nous verrons dans d’autres exemples que l’accent mis sur le regard, accompagné d’accessoires, généralement des armes.

[17] – Le mannequin vedette de cette publicité est Grace Jones. Or l’artiste, aux allures androgynes, a été poursuivie longtemps d’une malsonnante rumeur, qui la faisait transsexuelle. Puis, une presse spécialisée a largement exploité une liaison avec le très mâle Schwarzenegger.

[18] – Pierre Thullier, spécialiste de futurologie, enseigne l’histoire et la philosophie des sciences ; in L’Histoire, n°125, septembre 1989.

[19] – Voir en Annexe.

[20] – Nouvel Observateur, 19-25 avril 1990.

[21] – Voir en Annexe.

[22] – La dissection des cadavres est à la base des progrès en biologie « science du vivant », en médecine et à l’origine de la psychanalyse, faite par Freud à partir d’un modèle de type biologique. On peut s’interroger sur la finalité de sciences initiées dans l’observation de la matière morte.

[23] – "Au secours, la Chiracquie ! La France, petit royaume obsolète", Courrier international, du 12 au 18 octobre 1995.

[24] – Le Monde du jeudi 24 mars 1994.

[25] – L’Express du 17 au 23 mai 1994.

[26] – Voir en Annexe, « De l’An Mil à l’An 2000 ».

[27] – C’est moi qui souligne.

[28] – Renvoie à la thèse de J. Delumeau.

[29] – Voir en Annexe.

[30] – L’Express, 24 mars 1994.

Créé le 3 avril 1997
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