Il est réjouissant, pour la vieille dame que je suis, de lire, sous la plume d’un homme, que dans la société d’aujourd’hui "l’homme ne sert absolumant à rien".
Par contre, se réclamer de la nature pour appeler à la polyandrogynie universelle me laisse dubitative :
1)Si, dans la nature, c’est sans doute le polypartenariat sexuel qui l’emporte, on y trouve pourtant des comportements sexuels assez divers (dont la fidélité à vie chez certains oiseaux) pour que l’on ne puisse pas, sans gauchissement intellectuel, ériger en modèle tel type de comportement plutôt qu’un autre. On peut dire de la nature ce que Valéry disait de l’histoire : qu’elle donne des exemples de tout, qu’elle justifie tout. Il n’est que de voir comment les moralistes sacralisent ou diabolisent la nature suivant les besoins de la cause.
2)Philosophiquement parlant, nous n’avons pas à fonder les conduites humaines, individuelles ou sociales, sur la nature mais à les orienter selon une exigence d’humanisation qui intègre et transcende les données biologiques.
3)tout projet de tranformation des moeurs doit s’adapter aux exigences minimales de survie proprement humaine des individus et du groupe. Je pense en particulier à la nécessité d’assurer aux enfants la sécurité affective, et assez de propositions culturelles pour leur permettre des choix...
Ceci dit, la polyandrogynie, pourquoi pas ? pourvu que le appétits de chacun se régulent humainement, selon Eros et Agapè.
Si hétéroclites qu’elles soient, ces remarques témoignent de l’intérêt de ce texte. Merci à l’auteur !