[Hommes et Faits]

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En réponse à : De la violence et du violentement comme moyens et instrument existentiel de réalisation ou d’exercice sensible.

vendredi 23 mars 2007

Avant Propos Derrière les gracieux battements de paupières complices d’une femme, d’une mère ; sa tendresse, son baiser, le souffle chaud et caressant de son amour, il y a bien plus que le simple assouvissement d’un tourment ou d’un besoin naturel. Derrière le froufroutement délicat du vol silencieux et dansant d’un papillon, il y a bien plus que la célébration d’un acte existentiel banal. Le tourment existentiel de la célébration ou de la jouissance de la vie, pour peu naturel et commun qu’il soit, n’en témoigne, n’en exprime pas moins un cérémonial unique d’un inégalable enjeu : celui d’épanouir et d’exercer, sur un champs de vie à la fois précaire qu’absolu dans sa finalité de ce don incurable, exceptionnel, dont l’intensité et le désespoir de son vœu incertain d’aboutissement, la multitude et la complexité de ses objets autant que de ses intentions, rend la quête existentielle passionnante, pathétique, bien ardue à maîtriser. Et sans un talent sensible et créatif motivé et conséquent, sans un infatigable effort à connaître, à comprendre ; à nous dévoiler à nous-même autant qu’à créer et projeter nos moyens et instruments d’exercice, nous ne serions pas capable de rendre honneur à l’immense dimensionnalité de l’art, de la célébration sans pareille de la vie dont l’existence nous a doté de la lourde présomption. Et derrière la violence ou le violentement de l’assouvissement immédiat ou fonctionnel, individuel ou collectif, j’appréhende un manquement dangereux sanctionnant autant l’incapacité à harmoniser et pacifier ses propres instincts, que celle de l’abus et de la méconnaissance du respect des droits des autres : autant éléments, facteurs, partenaires, que lois systématiques de l’équilibre et de l’harmonie partageant avec nous l’existence.

Derrière le mépris évident de la violence ou du violentement. J’ai bien apprécie de l’approche psycho analytique de cet article, et cependant, chaque fois que je l’ai lu, il m’a hélas semblé que je devais y faire un commentaire. Pourquoi ? Mais parce que derrière la violence ou le violentement sexuel, il y a, à mon avis, un monstre d’abus de sensibilité qui s’exerce, s’accomplit sur son objet humain sans tenir compte que celui-ci était un sujet de droit à part entière. Cette violence ignoble et gratuite, outre qu’elle détruit, renie outrageusement l’attribut le plus fondamental de la race humaine, celui de l’identité individuelle reconnue et protégée par la société, dans son droit à la liberté, à s’engager librement et sans contrainte dans l’assouvissement de tout enjeu et intention de réalisation sensible.

Il ne s’agit donc pour moi, autant dans l’inceste, le viol domicile, familial, ou même social en brisant volontairement des règles éthiques et morales de rapports sexuels interdits, pas seulement d’un défaut, d’une hérésie ou d’un cas de psychose, de maladie individuelle d’exercice sexuel reniant le consentement de la victime ou le respect de son agrément ; l’individu qui s’exerce ainsi place son désir au dessus de tout, comme un absolu sans autre réflexion que son propre assouvissement ou son impérieuse et méprisante jouissance. Non seulement, à mes yeux, il se refuse au partage consenti, mais il détruit par cet acte odieux un des principes fondamentaux de l’existence humaine, celui qui est à la base de sa survie et de son excellence : le respect de l’autodétermination et de la libre participation de « l’autre ». Or, ce qui fait la grandeur et la richesse autant sensible, imaginaire que créative de la race humaine, c’est justement la considération et la reconnaissance des apports volontaires des autres membres de la société avec lesquels nous sommes tous tenus de partager l’existence.

Freud auquel je rends un hommage vibrant en cet endroit, disait : « Alles ist Libido », c’est dire, tout est libido. Et il avait pleinement raison, car dans l’existence, il n’y a que deux forces qui prennent des visages, des facettes multiples ; cependant qu’il ne s’agit que de l’anima et de l’animus. De la masculinité et de la féminité. Et au risque d’être involontairement simpliste, nous disons que la masculinité est de nature dominante et représente la force, la puissance sexuelle ; tandis que la féminité représente la recevabilité, la tendresse, l’élégance. Et afin de couper court à toute discussion inutile, notons que pour les deux catégories sexuelles de l’espèce humaine, il y a non seulement des degrés (regrettables ou pas) que des inversions de caractères dominants. Mais je ne dis pas que l’homosexualité ou la bissexualité sont contre nature, mais qu’elle sont, du point de vue de la nature humaine elle-même, des contradictions naturelles. Parce que non seulement s’il n’y avait qu’elles, la nature humaine n’existerait plus. Car ce qui qualifie et caractérise la race humaine, c’est sa fertilité, et c’est dire, se reproduire dans le temps, l’espace et la quête de l’assouvissement du tourment de l’exercice sensible.

Du constat éloquent de cette dualité freudienne, se déduit la loi de l’harmonie naturelle : celle qui, en concordance avec la complémentarité de ces deux éléments, crée l’harmonie de l’amour fructueux. Et j’irai même plus loin en disant que cet exemple naturel est bien plus significatif qu’on ne le pense, parce que tout en présentant la première unité sociale, morale et éthique de l’existence humaine, elle n’en est pas moins composée de deux individualités distinctes, complémentaires, infructueuses l’une sans l’autre. Et de cela, on peut conclure que l’équilibre, l’harmonie ou la quête fructueuse et positive dans l’équation de l’existence humaine est duale. Pourquoi ce détour ? Mais parce que l’être qui n’accepte, dans son assouvissement, de respecter l’autodétermination de l’autre, ne projette que ses propres insuffisances, sa propre incompétence à accéder à la notion de responsabilité la plus intransigeante de la civilisation, de la culture humaine. Et celle-ci implique non seulement le respect de l’autre, du partenaire, de la communauté ; mais aussi des règles et des usages qui agréent au bon fonctionnement d’un idéal social d’intérêt commun : celui de la réalisation complexe et multiples des moments et d’enjeux d’exercice de la jouissance existentielle de tous et de tout un chacun.

Celui ou ceux qui affirmaient ou affirment encore que l’être humain est né bon et que c’est la société qui le détruit, se trompent bien, j’en suis convaincu ; car le bien comme le mal font partie intégrante de notre nature humaine. Le bien n’est à mon avis qu’une valeur d’expérience confirmant des lois répondant au résultats fructueux et positif inhérents à un fonctionnement naturel rapprochant les rapports humains et sociaux le plus étroitement à l’harmonie, à la paix, à la réalisation partagée et respectée des êtres humains. Le mal, par contre, est plutôt l’erreur, le manquement, le défaut insolent et poursuivi qui, depuis les temps les plus reculés de l’existence humaine, a toujours été source de maux, d’abus et de destruction autant individuelles que collectives. Seuls la raison et le jugement objectifs respectant le bien et tous ses principes et ses implications nous ouvrent sur un idéal individuel, social et culturel nous permettant d’aspirer et de nous reconnaître de la civilisation. Autrement dit, ceux qui ne se sont pas affranchis ni de la violence, ni ne parviennent à maîtriser ou à dominer leurs bas instincts, ne sont rien d’autre que des barbares sociaux ou culturels. Et certes, la société ne peut pas les rejeter (sinon, où iraient-ils donc ?) ; mais elle se doit les soigner, et bien sûr se garder d’eux. Mais le meilleur moyen de se protéger de tels individus, c’est d’agir sur les valeurs éducatives que toute société, dans ses idéaux, cultive et encense. Car notre monde, de jour en jour, devient petit et exigeant de sécurité.

On ne sera surpris de trouver derrière l’esclavage, la colonisation destructive des cultures, des us et usages de peuples étrangers, la même violence, le même mépris de l’autre que dans l’inceste, le viol sexuel. Et bien de guerres, d’actes politiques ou d’exploitation ont intentionnellement pour effet de violenter des faibles, de priver des peuples entiers de leurs droits légitimes en imposant ceux du plus fort. Ce sont tous des actes de violentement incultes et barbares parce qu’ils se résument tous ou s’exercent tous au détriment de tout respect et droit humain d’équitable intérêt. Faire subir aux autres ce dont on se préserve soi-même ou le dictat de sa religion ou de ses idées n’est ni juste, ni honorable. Il en va de même de croire ou d’instaurer par la violence que sa vie, ses désirs ou ses intérêts sont impérativement au dessus de ceux des autres. Si ce n’est pas du racisme, de la discrimination...de l’Apartheid ou du terrorisme ?

Ce qui choque aujourd’hui, c’est qu’avec la croissance de l’anonymat des grandes villes, et ce malgré culture et civilisation de notre ère actuelle, ces violences gratuites et plutôt honteuses envers les femmes, les enfants, les faibles, les étrangers, les malades se multiplient. A croire que bien de gens se cachent sous le manteau de la civilisation ou de ses facilités pour y exercer le plus vulgairement du monde leurs bas et primitifs instincts. L’éducation, l’enfermement, la culture...la civilisation avaient-ils failli ? Personnellement, je ne le pense pas. C’est plutôt, à mon avis, un problème d’idéal d’exercice et de jouissance existentielle. Lorsque dans une société on a longtemps légitimé ou instauré la violence ou la prépondérance aveugle de la phallocratie comme principes existentiels par excellence, il est bien difficile de s’en débarrasser plus tard car des générations en chaînes ont avalé ce venin et l’ont transmis aux précédentes. Peut-être serait-il temps de dire aux gens la vérité, notamment que toute violence, sous quelque forme qu’elle soit, est un acte avilissant et barbare qui doit être irrémédiablement sanctionné. Et ceci pour tous, et partout...alors peut-être vaincrons-nous ce vil fléau. Et nous pourrons enfin nous dire que nous sommes civilisés.

Musengeshi Katata Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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