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Tabassé parce que musulman

Est-ce une prévision

samedi 10 janvier 2015, par Webmaître

« C’est la première fois que j’ai affaire à une agression de ce genre. On ne s’est pas attaqué à Nouredine pour son origine maghrébine, mais spécifiquement pour sa religion musulmane. Cette agression est révélatrice de la montée du sentiment anti-musulman en France ».
On peut noter l’asymétrie entre la relative indifférence qui entoure cette affaire et le traitement réservé à l’agression, qualifiée d’antisémite par le parquet, du jeune Rudy, passé à tabac dans le XIXe arrondissement de Paris au mois de juin, qui avait immédiatement soulevé une vague d’indignation.
Molesté dans la nuit du 24 au 25 juillet, alors qu’il rentrait chez lui, Nouredine Rachedi n’a aucun doute sur le motif de son agression. Deux semaines après, toujours sous le choc, ce statisticien de 30 ans revient sur les faits, et dénonce une « montée de l’islamophobie en France ».

« C’est la première fois que j’ai affaire à une agression de ce genre. On ne s’est pas attaqué à Nouredine pour son origine maghrébine, mais spécifiquement pour sa religion musulmane. Cette agression est révélatrice de la montée du sentiment anti-musulman en France ».
On peut noter l’asymétrie entre la relative indifférence qui entoure cette affaire et le traitement réservé à l’agression, qualifiée d’antisémite par le parquet, du jeune Rudy, passé à tabac dans le XIXe arrondissement de Paris au mois de juin, qui avait immédiatement soulevé une vague d’indignation.
Molesté dans la nuit du 24 au 25 juillet, alors qu’il rentrait chez lui, Nouredine Rachedi n’a aucun doute sur le motif de son agression. Deux semaines après, toujours sous le choc, ce statisticien de 30 ans revient sur les faits, et dénonce une « montée de l’islamophobie en France ».

« Je me suis fait tabasser parce que j’étais musulman. » Pour Nouredine, cela ne fait aucun doute.
Le texte intégral du témoignage se trouve sur le site du Mouvement des indigènes de la république :
« Je m’appelle Nouredine RACHEDI. Je suis Français, né en France, de confession musulmane. Titulaire d’un DESS de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines en traitement de l’information et exploitation de données, je travaille actuellement, en CDI, comme chargé d’études statistiques dans une entreprise de gestion de relations client. (Je ne donne pas ici le nom de mon entreprise uniquement parce que j’ai peur qu’ainsi mes agresseurs puissent me retrouver.)
Dans la nuit du jeudi 24 juillet au vendredi 25 juillet, un peu après minuit, en rentrant chez moi à Guyancourt (78280), j’ai été violemment agressé par deux jeunes de type dit « européen ».
Ces deux jeunes m’ont d’abord demandé si j’étais musulman. Ayant reçu ma réponse affirmative, ils se sont eux-mêmes identifiés comme étant des « nazis », avant de me rouer brutalement de coups de poing et de pieds, à la tête et au corps.
Par suite de cette agression, les médecins de l’Unité Médico-Légal des Yvelines m’ont reconnu une incapacité totale de travail (I.T.T.) de 21 jours. Sur le plan psychologique, je n’arrête pas de repasser dans ma tête ce qui m’est arrivé.
J’ai très peur que mes agresseurs me retrouvent, mais je ne veux pas que cette agression reste impunie.
J’ai porté plainte contre mes agresseurs, le 25 juillet, au commissariat de Guyancourt. Elle a été enregistrée par les policiers comme une plainte pour « violences volontaires aggravées (en réunion) ».
Les policiers, malgré ma demande expresse, ont, pour le moment, manqué de constater officiellement le caractère raciste de cette agression dans leur qualification du délit, qui figure à l’en-tête de leur procès-verbal.
Pourtant, ce motif raciste constitue, juridiquement, une autre circonstance aggravante des violences, tout comme le fait qu’elles ont été commises « en réunion ».
Je tiens à faire reconnaître que j’ai été agressé pour des motifs racistes, en tant que musulman.
Au commissariat, les policiers m’ont montré les photos d’une centaine de personnes. J’ai pu ainsi identifier formellement l’un de mes agresseurs, dont les policiers connaissent le nom.
Je me permets, en ce qui suit, de donner un récit plus détaillé de ce que j’ai vécu et ce que je vis. »
Il est intéressant de noter la totale asymétrie du traitement médiatique entre ce fait raciste et d’autres portant la marque notoire de l’antisémitisme. À contrario, beaucoup de commentateurs attribuent ces protestations à une tendance gaucho-intello-islamophile…
C’est un fait, dès qu’il s’agit d’Islam, c’est un tollé du côté des bien pensant.
Dénoncer un crime raciste est un devoir citoyen, qu’importe la couleur de la victime. Mais, à présent nous pouvons craindre bien pire !