Il para�t que, sous l'�gide de la net-�conomie, la plan�te est en passe de devenir un village global.

John Rawls nous avait d�j� appris que la mondialisation de l'�conomie faisait de tous les hommes les voisins (parfois importuns) d'un �norme village global. L'origine du mot �conomie lui-m�me va encore plus loin et peut provoquer des rapprochements �tonnants, qui laissent songeur :

l'o�kos, en grec, n'est-il pas l'endroit o� l'on demeure, o� l'on vit, bref, la maison ? Ceci par opposition notamment � la polis, la ville, la Cit� tout enti�re, qui a enfant� le � politique �.

Quant � la seconde partie du terme, la nomos, c'est la r�gle, l'usage, la loi.

L'�conomie, quand elle est mondialis�e, fait donc de tous les terriens les habitants d'un m�me foyer. Nous voici d�cid�ment de plus en plus � l'�troit. De la bonne administration de sa maison, qui permet de faire des �conomies (le passage d'un terme au pluriel le rend toujours plus concret), on est ensuite arriv� � la saine gestion des biens d'autrui. La notion de communaut� persiste �galement au xix^e si�cle dans cette magnifique r�alisation du paternalisme qu'est l'�conomat, ce petit magasin (de la sortie) d'usine, appartenant au Ma�tre des Forges local, et o� les ouvriers allaient r�gler leurs achats avec des bons qui leur �taient d�livr�s en paiement de leur salaire.

Ce syst�me �conomique (aux deux sens du terme) fut sans doute �cum�nique ; du moins fit-il des adeptes.

Car l��cum�nisme vient du grec oikoumen�, l'ensemble de la terre habit�e, qui d�rive elle aussi de l'oikos originel.
Or la doctrine religieuse ainsi d�finie visait � l'unification de toutes les religions chr�tiennes du monde connu � avant que cet � embrassement ï¿½ n�inclut toutes les autres religions, comme au sein d'une grande et unique maison (de pierre). Ou d'un petit village... autour d�un unique clocher !